Les ophtalmos – la technique – la patientèle – et ...c'est tout !?
J'ai lu avec attention, sur le site de Mr Silberzahn, un débat passionné, Origine de ces débats : 2015. Bon.je suis en retard...et je prends donc le train en marche – peut-être bien carrément « après la bataille » (pas celle du rail quand même!)
Mon avis :
Il convient bien sûr de distinguer les mesures réalisées à l'aide d'appareillages de plus en plus perfectionnés, qu'un technicien spécialisé et agréé est apte à dominer, du diagnostic, lequel relève du seul médecin.
Il est normal à l'heure présente que les mesures soient réalisées par le seul technicien, il a étudié pour, et c'est son rôle. Par contre, ce n'est pas le rôle d'une secrétaire, mais j'affirme que celle-ci, bien entraînée, doit être capable de réaliser cela, elle aussi, et j'oserais même dire : pourquoi pas, si elle connaît son boulot... (J'ai vu, au Luxembourg, pratiquer cela, et le résultat ne semblait pas du tout incorrect pourt autant que j'aie pu en juger......)
De même qu'un opticien, celui-ci agréé, est en mesure, en l'absence de toute pathologie oculaire, de vous conseiller sur le meilleur choix possible de verres correcteurs, et également, ce que beaucoup ne savent pas : en France, dans la mesure où il dispose d'une ordonnance initiale de prescription par un ophtalmo, l'opticien a le droit de vous fournir, durant un délai de 3 ans, les verres correcteurs qui lui sembleront le mieux adaptés à votre vue, et vous aurez droit au remboursement normal par vos caisses, ceci sans passer forcément entretemps par un ophtalmo. Et sans rien débourser pour cet examen chez l'opticien, lequel va y consacrer tout le temps qu'il convient.
Il semble toutefois pertinent et raisonnable, à partir d'un certain âge, afin de dépister d'éventuelles maladie de l'oeil, de consulter un ophtalmo, au moins tous les 2 ans, et bien davantage lorsqu'une pathologie est décelée.
Autre chose est de pouvoir le consulter...à temps : vu la rareté des ophtalmos par rapport à l'abondance de la cl...on va dire de la patientèle... le patient, souvent, n'a guère le choix : obligé de prendre ce qu'on lui offre, pour peu qu'il soit un brin timide, il va accepter le délai proposé sans oser dire lors de la prise de RV : « je vois si mal que dans les carrefours, souvent, je me fais klaxonner, serait-il possible que... », dans l'espoir de raccourcir un délai possiblement trop long pour la sécurité de tous. Certes, lors de sa visite première, il est possible, sinon probable, qu'on lui ait dit : » revenez dans tel laps de temps »...Mais la vie est pleine de surprise : il peut avoir déménagé – il peut avoir « loupé » le RV pour cause de maladie, et même il peut avoir eu envie de changer d'ophtalmo, bien qu'au regard de certains, il semblerait que cette envie tienne du caprice plutôt que d'un besoin humain justifié.
Ce que personne ne semble avoir décelé – ou du moins relevé – dans l'exposé, certes acide, de Mr Silberzahn, c'est, entre les lignes, un appel à plus d'humanisation de la médecine ! Les appareils font beaucoup de choses, mais les explications manquent cruellement : tout s'effectue dans le silence des appareils qui fonctionnent, le vrai contact manque. D'ailleurs Mr Silberzahn estime utile de préciser qu'il parvient à déchiffrer le nom de l'appareil, mais à l'envers...Pourquoi cette précision !? Car elle accentue le côté insolite et le climat dans lequel le patient se trouve placé...Ce renseignement aurait pu lui être fourni par la personne chargée de l'analyse – cela aurait permis un échange, possiblement favorisé une mise en confiance...et lorsque Mr Silberzahn parle en chiffre : 3 minutes, ou un peu plus pour UNE ordonnance, et avance des valeurs en Euros, il n'est pas impertinent de penser qu'il se raccroche à des chiffres qu'il jette ensuite, avec plus ou moins de bonheur ou non, à la figure de l'ophtalmo, parce qu'il ne peut, ou ne veut, ou ne sait pas reprocher au corps médical en général, cette absence de véritable humanité à l'égard de cette patientèle qui est tout de même aussi une clientèle. Si le corps médical souhaite mettre en avant le côté sacré de sa fonction, qu'il ne désire pas voir « blasphémé » par une expression à son gré trop vénale, il faudrait que la majorité des médecins réussissent à convaincre le patient de ce côté sacré, qui n'est guère mis en valeur par, trop souvent, des ordonnances remplaçant l'écoute et de patientes explications, et l'exposé de pertinentes analyses. Je trouve utile de le préciser, car l'auteur « se fait taper sur les doigts, énergiquement, par un médecin.
Par ailleurs :C'est vrai que l'optique relève de techniques rigoureuses, qu'elle ne se contente pas d'à-peu-près, et que d'autre part les maladies de l'oeil sont complexes, et que cela ne s'explique pas en deux mots... Mais trop souvent il y a zéros mots à la place...Le patient se trouve placé par rapport à l'ophtalmo comme celui « trop bête » pour comprendre. MAIS : lorsqu'il pose des questions qu'il sait pertinentes, il se trouve alors en face d'un ophtalmo qui donne un minimum d'explications, et parfois d'une façon agacée. Comme si l'ophtalmo préférait le patient qui veut rester ignorant à celui désireux de comprendre. Cela m'est perso arrivé plusieurs fois
Un jour, un ophtalmo, chez qui je me rendais sur demande de l'un de ses confrères pour une mesure de la tension dans l'oeil après opération de la cataracte, refusa de mesurer la tension de l'autre œil, car « elle n'est pas demandé sur votre ordonnance », commenta-t-il sèchement ! Cela ne s'invente pas, n'est-ce pas.
Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers d'autres. J'en expose quelques uns dans un livre que j'écrivis il y a quelques années, où j'exprime mes difficultés à guider mon embarcation, avec, à bord, mon époux paralysé et dans le coma, (pendant 10 ans...) soutenue par quelques médecins épatants, mais plutot rares, et totalement méprisée par un certain nombre d'autres..., ceux-ci se contentant de jugements rapides, superficiels , voire totalement formatés d'idées reçues!!
Tante Yvonne
Juillet 2018
Voici le site en question sur lequel les débats sont visibles actuellement :
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