Vos dents, ces mal...menées...qui vous malmènent...
Cela commence dès que la première essaye de pointer sous la tendre gencive de bébé hurleur.
Ensuite, elles s'y mettent, chacune leur tour. Les hurlements de bébé sont accompagnés de la gestuelle rythmique qui s'impose en pareil cas : longs bercements du mignon, hochements de tête significatifs de l'entourage -petit supplément hydrique éventuel – diarrhée possible. Médecin en renfort. Pour le dentiste, c'est encore un peu tôt...
Heureusement, les dents de lait, quant à elles, une fois bien implantées, font moins souffrir en partant. Possiblement pas du tout. Elles tombent, comme par miracle, sans douleur, remplacées illico par celles qui resteront titulaires, jusqu'à la retraite.
Ah mais, jusque-là, elles vont nous en faire voir ! Déjà, conditionnées pour pousser vers le dehors, autant que la plante l'est, pour se diriger vers le soleil, elles vont pousser...et SE pousser, si la place n'est pas là. La nature vous a-t-elle attribué une cavité buccale un peu petite, en même temps que des dents un peu larges !? Ah ! Une sur deux , pour sortir à tout prix, va pousser de travers, et risque, avec ses consoeurs, d'engendrer ce qu'on appelle « un pouvoir masticateur » bien peu efficace. Imaginez donc : une dent de travers, et c'est l'efficacité de 2 dents qui se perd...
Aussi faut-il emmener rapidement le préado chez le dentiste. Déjà, même, je dirais, à partir de 7 ou 8 ans, pour des contrôles, au moins tous les ans. Parfois, le dentiste va devoir envisager un appareillage pour redresser certaines dents, lesquelles, s'étant mal positionnées, empêcheraient également le bon positionnage des autres.
Il s'agit-là d'appareillages certes au début parfois un peu embêtants, mais auxquels les enfants s'habituent très vite. C'est indolore. Et extrêmement important pour l'avenir, à la fois du point de vue masticatoire ET esthétique !
Quand je pense que « de mon temps », cela n'existait pas ! Deux dents me poussèrent dans le palais, et comme elles ne servaient dès lors à rien qu'à « embêter les autres », le dentiste, le constatant, n'eut pas d'autres ressources que de les arracher. En fait, dès l'adolecence, tout se passa comme si j'avais perdu 4 dents, car les 2 autres, en-bas ne servirent plus, elles non plus. A l'époque, l'orthodontie généralisée, pour corriger par appareillages les déviations dentaires, n'existaient pas. L'un de mes fils, par contre, put, lui, en bénéficier, et porta l'appareillage quelque temps. Des systèmes sont prévus pour les adapter à la croissance...
Tout le monde sait qu'il faut éviter « les sucreries », et se brosser les dents, au moins matin et soir, dès le plus jeune âge.Je me demande bien si les mamans font brosser les dents à leur progéniture chaque fois que celle-ci a croqué un bonbon, ou un « mars », ou sucé une glace ou savouré un morceau de chocolat, fourré ou non ? Matériellement vraiment pas facile. Plus simple serait d'éviter ce genre de choses dans l'armoire, le frigo ou le congélateur, à portée de main et de bouche.
Naturellement, je ne vais pas parler des caries...tout le monde peut, sur internet, apprendre comment faire pour en calmer la douleur, dans la nuit du samedi au dimanche, en l'absence de dentiste (le clou de girofle, entre autre, est recommandé, mais perso je n'ai jamais essayé...)
La nature nous a donné des dents pour permettre aux aliments d'être, partiellement au moins, transformé et déjà prédigéré, dans notre bouche. C'est en les faisant travailler que nous les fortifions, en-même temps que la gencive se masse. Les énormes pains très mous, fourrés de hachis avec, pour se donner bonne conscience, un brin de salade, et quelques frites par dessus, naturellement, ne font rien travailler du tout, et c'est ainsi que nos jeunes risquent déjà à l'âge de vingt ans d'avoir des gencives et ligaments dentaires de vieillards.
Aux alentours de 21 ans, les coquines (je parle des dents!) vont souvent exploser dans une crise de puberté aussi tardive qu'effroyable :
Boum bing et bang, les fameuses dents de sagesse, nos quatre dernières molaires, vont pointer le nez, et cela se passera bien – ou cela se passera mal – selon qu'elles auront la place ou non pour sortir de leur abri. Et, si elles ne l'ont pas, c'est le drame :
En effet, bousculant sournoisement leurs consoeurs solidement établies, par en-dessous, et par le côté, elles vont se retrouver coincées, en position d'inconfort total, ne pouvant plus se frayer de passage, mais grossisant toujours, comme c'est leur destin, en titillant, en-même temps, les branches du fameux nerf trijumeau, qui passe à proximité.
Dans ce cas, le dentiste se doit de les enlever, sans état d'âme, et si possible rapidement. Actuellement, cela se passe, en principe, à l'hosto, sous anesthésie générale. Ce ne fut pas toujours le cas : ma fille fut opéré, sous anesthésie locale, par SON dentiste, et moi, par le mien, qui essaya d'abord de débloquer tout cela à l'aide d'un petit marteau, joliment chromé (jamais aucun outil, par la suite, ne réussit à me faire aussi mal que celui-là...). Ensuite, ne parvenant toujours pas à ses fins, il s'arma d'une grosse fraise, et transforma l'os de la dent en charpie, pour pouvoir me l'extraire « à la cuillère ». En tout, 2 h pour une dent. Il m'avait préparé une bouteille d'alcool spécial, à boire,éventuellement, pour « calmer » , mais lui-même, à un moment, s'en servit également. Le pauvre homme, au bord de la crise de nerf, transpirait et tremblait. Je l'encourageais « à tenir ». Quand il ne me tapait pas dessus avec le marteau, je tenais assez bien le coup. Car la région proche était anesthésiée. Mais les coups de marteau me résonaient dans le corps et perturbaient mes chairs jusqu'à l'ongle du gros orteil.
Enfin, je ne souhaite à personne de se retrouver perdu dans le désert, sans paracétamol, efferalgan codéiné ou clou de girofle, avec une rage de dent...de sagesse !
Enfin, chaque grossesse va, bien sûr, pomper un peu de calcium à notre belle rangée de perles émaillées, et il n'y a donc rien d'étonnant à ce que, après un accouchement, et a fortiori s'il s'agit de jumeaux, notre collier de perle s'altère. Si, de plus, la nicotine ainsi que les goudrons produits par la combustion du tabac s'y ajoutent, vous aurez de la chance si elles parviennent à résister...
Le dentiste ne devrait point être « le pis aller ». Tous devraient avoir adopté le principe d'au moins une visite annuelle, lorsque tout va bien. Et si tout ne va pas bien, ne jamais hésiter à retourner le nombre de fois que cet homme de l'art l'estimera utile. Ne jamais lésiner sur le principe d'un appareillage nécessaire, non plus. Si deux solutions vous sont proposées, choisir, dans la mesure de vos moyens financiers, la plus durable dans le temps.
Les implants dentaires, à l'heure actuelle, ont bonne presse. Leur technique est bien dominée, et les matériaux usités se sont considérablement améliorés, tant du point de vue tolérance en bouche qu'à celui de l'inaltérabilité, et de la résistance aux différentes forces exercées lors de la mastication. Si financièrement on peut se le permettre, c'est l'idéal. Sinon, à la cinquantaine, et parfois hélas, bien avant, certains devront se faire confectionner des prothèses complètes ou partielles, amovibles ou fixes. Là encore, il ne faut jamais faire traîner les choses. Non seulement on souffre, mais aussi on mastique moins bien, donc on digère moins bien, , mais aussi la bouche sans dents se déforme, la jonction s'établit alors de plus en plus mal entre les dents du haut et celles du bas. De plus, votre capital esthétique est totalement altéré. Une seule dent en moins, et votre sourire se transformera en grimace.
Le bridge, qui est une prothèse fixe, s'appuie sur des dents existantes, traitées au préalable, pour former un pont remplaçant une ou plusieurs dents absentes. Une dent à pivot est une dent artificielle implantée dans la racine saine d'une dent dont la couronne, trop abimée, a été sciée. Le pivot est une tige métallique. Mais il peut arriver, après un certain temps, que la racine se casse et ne supporte plus le pivot. Les dents à pivot sont utilisées pour remplacer la couronne d'une incisive ou canine. Le système est relativement fragile, car tout est basé sur un seul point d'attache, devant résister à toutes sortes de forces. Toutes les dents peuvent être couronnées, dans la mesure où leur couronne naturelle peut être reconstituée ou traitée. Une dent trop abîmée par les caries ne supportera plus d'être couronnée. Une prothèse complète amovible – qui peut donc être détachée – on dira plus simplement « un dentier » est bien sûr un pis aller auquel énormément de gens – s'ils ne sont pas décédés auparavant – sont tenus néanmoins de faire appel. Ce n'est qu'une question de durée de vie – et de patrimoine génétique ! Mais aussi votre assiduité, chez le dentiste, tout au long de votre vie, aura permis que le port de cette prothèse soit retardé. Ou encore que celle-ci ne soit que partielle. C'est mieux ? Oui. Surtout pour la mâchoire inférieure. En effet, l'os de celle-ci, s'il n'est plus soumis à la traction des racines des dents existantes, se résorbe assez vite. Dès lors, il n'y a plus assez d'os pour bien tenir la prothèse inférieure qui doit s'appuyer dessus, ce qui est quand même fâcheux.
« Vous allez tout m'enlever ! » est une phrase qu'un dentiste n'aime pas entendre. Il vous expliquera que chacune de vos dents est précieuse, et mérite un traitement conservateur dans la mesure du possible.
N'attendez jamais pour l'entreprendre !
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